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Confinés mais connectés !

Chers amis,

Au moment où j’écris ces lignes, nous en sommes à trois semaines de confinement, et je m’attends à ce que le régime draconien auquel nous sommes soumis nous soit imposé jusque fin avril, voire au-delà. Assurément, tant que nous ne serons pas venus à bout du dénommé « Covid-19 », ce virus insidieux et ravageur, notre pays tournera au ralenti et nous resterons, pour nombre d’entre nous, cantonnés dans nos maisons. La crise que nous traversons est inédite, sans précédent. Cette crise sanitaire se double d’une crise économique dont on ne sait où elle nous mènera.

Avant même que soient décrétées les mesures de confinement, nous nous sommes vus contraints d’annuler notre pèlerinage d’avril. Alors que le sanctuaire de Lourdes n’avait pas encore fermé ses portes, il nous semblait en effet que les conditions n’étaient pas réunies pour effectuer sereinement notre pèlerinage, et il aurait été déraisonnable de mettre en danger nos personnes âgées, malades, handicapées, plus fragiles par définition et donc plus exposées face au virus. Annulation du pèlerinage, mais aussi report de notre assemblée générale qui devait se tenir le 28 mars, ainsi que la venue de Maryel DEVERA le 30 avril pour le témoignage qu’elle devait nous donner de sa conversion à la Grotte de Lourdes.

Cette pandémie qui nous frappe est une épreuve et nous oblige à des renoncements. Mais, selon l’expression : de tout mal peut sortir un bien. Alors, soyons positifs !

Le personnel soignant est en première ligne et fait preuve, dans ces circonstances pénibles et parfois tragiques, d’un dévouement exceptionnel. Il mérite amplement notre estime. Chaque soir, des balcons de leurs appartements, de nombreuses personnes tiennent à lui signifier leur sympathie et leurs encouragements par des applaudissements coordonnés et nourris. Mais nous sommes aussi témoins tous les jours de magnifiques élans de solidarité de toute nature. Ceux-ci sont la démonstration que confinement ne signifie pas pour autant repli sur soi. Oui, le confinement ne nous condamne pas à ne rien faire, y compris pour les autres.

S’agissant de notre Hospitalité, je sais que des initiatives ont été prises au niveau doyenné ou ensemble paroissial pour maintenir le contact entre nous, pour visiter par téléphone nos malades. Et je reprends la formule utilisée par une responsable d’ensemble paroissial : « que chacun devienne l’ange gardien d’un hospitalier ou d’un malade ». Cette proximité est vécue également spirituellement par certains d’entre nous avec la récitation quotidienne du chapelet à 15H30, branchés avec le sanctuaire de Lourdes.

Mais je veux également rapporter une demande pressante d’aide qui m’a été faite par Sœur Amal de l’accueil Saint Frai. Un EHPAD d’Avignon tenu par la même communauté religieuse que les soeurs de Saint Frai se trouvait être en déficit de personnel en raison du virus qui s’est introduit dans l’établissement (5 salariés contaminés et hors circuit, 2 morts parmi les résidents). A la suite de quoi, j’ai lancé un appel aux responsables de doyennés et d’ensembles paroissiaux, appel qu’ils ont relayé à leur niveau pour mettre l’ensemble des hospitaliers dans la boucle. Dès le lendemain, plusieurs hospitaliers se sont manifestés pour offrir leur service, certains pour une longue durée. Quelle abnégation ! Hélas, nous n’avons pu donner suite. Vu l’état sanitaire de cet EHPAD, il était impératif que les bénévoles soient formés aux risques sanitaires d’ordre biologique. Seules deux hospitalières volontaires répondaient à ce critère. Et au final, le préfet du Vaucluse a mis son véto pour que nous intervenions dans cet EHPAD. Il n’en demeure pas moins que l’intention était là, et j’ai vraiment été admiratif de voir que notre Hospitalité pouvait répondre présent et dans des délais très brefs pour aller porter secours, et non sans risques, à un établissement de personnes âgées en grande difficulté. Pour reprendre une expression de Alain BATY, président de l’APHF (Association des Présidents des Hospitalités Francophones) : « Lourdes n’est pas à Lourdes, et notre service ne s’arrête pas à la porte du sanctuaire ; aujourd’hui, il peut s’effectuer d’une autre façon ». Confinés mais rester connectés, cela suppose donc de garder nos cœurs largement ouverts et nous préoccuper des plus vulnérables.

Au niveau spirituel, nous avons matière à rester connectés, et cela quand bien même les chrétiens se trouvent coupés physiquement les uns des autres, et coupés des sacrements du fait de nos églises fermées. Et pourtant, malgré le confinement, nous avons la chance de pouvoir nous unir les uns aux autres grâce à la communion des saints. Elle est une sorte de solidarité entre les morts et les vivants, certes, mais aussi entre tous les baptisés. Cette communion des saints a eu une résonnance toute particulière lorsque les cloches de nos églises de France ont sonné le 25 mars, jour de la fête de l’Annonciation. Elle a eu une résonnance particulière à l’occasion de la bénédiction urbi et orbi du pape François le 27 mars. La place Saint Pierre était vide mais la prière fervente de millions de chrétiens était palpable. Il en est de même du chapelet quotidien que j’ai évoqué, retransmis depuis la Grotte de Lourdes. Cette communion des saints est enfin perceptible chaque dimanche lorsque nous suivons la messe dominicale sur nos écrans de télévision, dans l’intimité de nos foyers. Ce confinement n’en demeure pas moins déplaisant et peut même s’avérer très pénible pour beaucoup, mais nous pouvons vivre ces heures tourmentées comme une expérience unique qui peut nous rapprocher de tous ces chrétiens des différents pays, persécutés ou esseulés, obligés de vivre leur foi dans des conditions difficiles, privés d’eucharistie.

Alors, nous voyons bien que le confinement ne nous astreint pas à vivre reclus, embastillés, renfermés sur nous-mêmes en attendant patiemment des jours meilleurs. Nous avons bien des manières de rester connectés les uns aux autres, au sein de notre Hospitalité, envers nos proches, des personnes vulnérables ou en souffrance, et enfin par la prière.

Prions pour que Dieu abrège cette épreuve, mais aussi pour que cette dernière nous éduque à sortir de notre égoïsme pour bâtir un monde plus fraternel.

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